Occupation d’Aachen / Aix-la-Chapelle par l’armée française. Devant la cathédrale qui abrite le tombeau de Karl der Grosse, le général Degoutte fait un discours :
Soldats, II y a onze cents ans que Charlemagne, empereur gaulois, qui avait porté victorieusement les armes franques, fit d’ Aix-la-Chapelle la capitale des Marches militaires destinées à endiguer l’invasion sans cesse menaçante des Teutons et des Germains.
C’est de ces Marches militaires par nous perdues, hélas et toutes occupées par des peuples d’origine celte, gauloise ou franque, que devait partir la série des invasions de notre ennemi héréditaire. Ces invasions, je ne puis les: rappeler toutes. Je cite simplement celle de 1870 pour rappeler à peine plus longuement celle de 1914.
La Belgique violée au mépris de tous engagements signés, de tout honneur trahi, en marque la première étape.- D’autres ont suivi, que la barrière des poilus français arrêta jusqu’à la victoire. Il y eut arrêt sur l’Yser, sur l’Escaut, sur la Somme, sur l’Oise, sur l’Aisne, sur la Marne et devant Verdun.
Je désigne comme le grand fauteur de cette guerre, de ce crime payé de 20 millions d’hommes par l’humanité, Guillaume de Hohenzollern, qui attend non loin d’ici l’inévitable châtiment.
J’incline devant ce tombeau du grand ancêtre nos trois couleurs, symbole des vertus guerrières et du passé victorieux de la France, et je suis sûr que les cendres de Charlemagne en auront tressailli.
Ce disant, le général Degoutte, qu’assistaient huit autres généraux, inclina son fanion sous le porche de la cathédrale.
Un défilé de troupes eut lieu ensuite.