Les monuments aux Morts

Dès la fin de la guerre de 1914/18, la France encourage par des subventions, l’érection de monuments aux morts dans toutes les communes d’Alsace. Ceux-ci sont uniquement destinés à honorer les combattants français par des cérémonies patriotiques. Le Président de la Raymond Poincaré dans son discours du 9 décembre 1918 à Straßburg est très clair :

« Avec nous, aussi, tu te rappelleras que nous avons chèrement payé ton retour à la demeure maternelle. Des centaines de mille de Français sont tombés sur les champs de bataille pour que se reconstituât l’intégrité de la patrie. Avec nous, Alsace, tu honoreras la mémoire de nos morts, car, autant et plus que les vivants, ce sont eux qui t’ont délivré »

Les 50 000 Feldgrauen Alsaciens-Mosellans morts pour leur patrie allemande n’ont droit à aucune considération. Les trois-quarts ont été tués sur le front français. Bien que la population alsacienne soit à 95/100 germanophone, toutes les inscriptions sur les monuments aux morts doivent être obligatoirement rédigées en français.

Les Feldgrauen alsaciens dont le nom figure sur les monuments ont le statut de victimes, leurs prénoms sont francisés. Il est interdit d’écrire « Mort pour la Patrie », il est également interdit de mentionner le régiment et le grade des défunts. Les seules mentions autorisées sont « Aux enfants de » « Aux victimes de la guerre », « A nos morts ». Les Feldgrauen alsaciens sont infantilisés, ils sont considérés comme des victimes de l’Histoire. Rares sont les communes qui refuseront d’obéir aux injonctions gouvernementales.

Seule la Ville de Niederbronn refusera d’ériger un monument en disant que ses habitants n’ont aucun sentiment patriotique.

L’inauguration de la plupart des monuments aux morts est brutale pour la population. Le monument est pavoisé de drapeaux tricolores, on joue la Marseillaise. Les familles ont la désagréable surprise de voir leurs défunts affublés de prénoms français. Pour le roman national :

« Ils sont morts sous l’uniforme allemand avec un cœur français ».