14/18 : Les Feldgrauen alsaciens au front

Le Roman national raconte que tous les Alsaciens ont été envoyés sur le front russe durant la guerre de 1914/18 à cause des risques de désertions. 

« Dès le premier jour toutes les classes furent mobilisées en Alsace. Les lycéens furent enlevés du collège, des hommes âgés, qui n’avaient jamais porté un fusil, arrachés à leur famille – et toute cette chair à canon fut envoyée sur le front russe ». (Hansi : Histoire de l’Alsace racontée aux petits enfants)

Par contre, la consultation des registres de décès indique que la majorité des Alsaciens ont été mobilisés sur le front français. En toute logique les Allemands ont envoyé leurs régiments stationnés à l’ouest du pays sur le front ouest. Parmi les soldats Feldgrauen de Schletstadt, 146 ont été tués sur le front français et 28 sur le front russe. (AD 67)

Le 3 août 1915, l’Allemagne déclare la guerre à la France et envahit la Belgique.

Le 6 août, trois Alsaciens de Schletstadt sont tués à Bapaume dans le nord de la France. Il s’agit de Gottfried Molt, 23 ans, de Lorentz Wolzheu, 30 ans et de Josef Heinrich Houquet, 27 ans. Bernhard Mecking, 30 ans décèdera de ses blessures le 23 août au Lazaret de Bapaume. De nombreux Alsaciens perdront la vie dans les batailles des Vosges, ainsi qu’à Craonne, Ypern et Verdun.

Le registre des décès de 1915 à Schletstadt/Sélestat indique que 64  Alsaciens ont été tués sur le front français et 13 sur le front russe.

Pratiquement tous les Alsaciens ont eu un ou plusieurs membres de leur famille, des amis, des voisins ou des connaissances tués ou blessés par les Poilus. Ceux qui ne connaissaient personne voyaient des mutilés de guerre dans les rues de leurs cités.

Le président Poincaré était au courant de ces faits, d’où son refus d’un plébiscite et son acharnement à vouloir faire croire au monde entier que le plus cher désir des Alsaciens était de devenir français.

Nos Feldgrauen ont été mis sous une chape de plomb : ils sont les vaincus et n’ont droit à aucun signe de reconnaissance sur leurs Monuments aux Morts : francisation de leurs prénoms, interdiction de mentionner leurs grades et le nom de leurs régiments. Il est interdit de graver dans la pierre que les Feldgrauen alsaciens sont morts pour la patrie.

Depuis la fin de cette guerre, tous les onze novembre, des cérémonies patriotiques sont organisées devant leurs monuments, à la gloire des vainqueurs. Ce sont eux qui réécrivent l’Histoire. 

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