Dès la déclaration de guerre, l’armée française a envahi une partie l’Alsace avant d’être repoussée. Durant le conflit, elle occupait une partie du Sundgau, et quelques vallées vosgiennes. Dès 1915, une école française a été créée à Thann, les instituteurs étaient des Poilus. Le Service de propagande ainsi que de nombreux photographes ont créé des faux documents avec des figurants déguisés en Alsaciens/Alsaciennes comme on les imaginait Outre-Vosges. La répétition de photos similaires en est comique.
La photo ci-dessus émane du Service de propagande. C’est la seule qui a été réalisée dans une vraie salle de classe. Elle a été imprimée dans une revue franco-anglaise, tirée à des dizaines de milliers d’exemplaires, destinée à prouver que les Alsaciens sont francophiles et qu’un référendum serait inutile en cas de victoire.
Cartes de propagande réalisées dans un studio-photo parisien au début de la guerre. On remarque que les enfants sont déguisés de façon fantaisiste. Ils allaient à l’école en blouse et souvent en sabots. Le costume traditionnel n’était porté que les jours de fête dans le nord de l’Alsace. A cette époque, les garçons et les filles étaient séparés dans des classes ou des écoles différentes. Une imitation de la cathédrale de Strasbourg, invisible de la zone occupée est rajoutée dans le paysage ainsi qu’un drapeau tricolore. Rappelons que l’armée française n’est arrivée à Strasbourg qu’en 1918.
Photo retouchée : pour donner l’illusion d’une classe pleine, des enfants ont été rajoutés à la gouache. Selon les clichés, les Alsaciennes portaient toutes les cheveux tressés.
LA PREMIÈRE LEÇON DE FRANÇAIS EN ALSACE RECONQUISE :
Le metteur en scène a fait des recherches poussées. Sur le tableau noir, on peut lire un mot barré « deutsch » écrit en Sütterlin (écriture officielle allemande), remplacé par « vive la France » en écriture cursive.
La scène a été réalisée dans le studio du photographe devant un décors peint. Il y a un souci dans la perspective de la fenêtre.
Feldgrauen Elsaß-Lothringen 