1892 : Alliance militaire franco-russe

La France n’ayant pas digéré la cession de l’Alsace-Lorraine, conclut à une alliance militaire avec le tsar Nicolas II afin de prendre l’Allemagne en tenaille et la pousser à déclarer la guerre. Pour cela, la France finance avec l’argent des épargnants français (emprunts russes) la construction des chemins de fer russes. Ils permettront d’acheminer rapidement les troupes du tsar vers l’Allemagne. Afin d’éviter l’afflux de l’armée allemande vers Moscou, les Russes adoptent une largeur de voie différente (1520 mm en Russie, contre 1435 mm en Allemagne et en France).

À partir du 10 décembre 1888, la France émettra les fameux « Emprunts russes » qui ruineront des dizaines de milliers investisseurs.

25 juillet 1891 : Une escadre militaire française est invitée par le tsar.

Après avoir visité l’escadre française, le tsar Alexandre III et son épouse invitent l’amiral Gervais et ses officiers à déjeuner sur leur yacht impérial qui stationne à Cronstadt.

17 août 1892 : Convention militaire franco-russe secrète.

 Octobre 1893 Fêtes franco-russes à Paris et Toulon sous la houlette du président de la République Sadi-Carnot

13 octobre 1893 : Arrivée à Toulon de l’escadre impériale russe.

Celle-ci est commandée par l’amiral Avellan, et comprend le Cuirassé d’escadre « Nicolaï 1er », les croiseurs de 1er rang « Pamyat Azova » « Amiral Nakhimhoff » « Rynda » et la canonnière de haute mer « Terets ». Des fêtes franco-russes sont organisées à Paris et Toulon sous la houlette du président de la République Sadi-Carnot. Au même moment à Copenhague, le Tsar, la Tsarine et le grand-duc un visité la flotte française.

LES COMMANDEMENTS DU PATRIOTE

Les marins russes fêteras

Avec beaucoup d’empressement.

Pour leur faire honneur te mettras

En quatre littéralement.

Sur leur passage pousseras

Des hourrahs frénétiquement:

« Vivent les Russes » clameras,

« Vive la France » mêmement.

Des exaltés te méfieras

Qui font le jeu de l’Allemand.

A bas quiconque ne crieras,

C’est le plus sage absolument.

Par ce moyen éviteras

Tout sujet de désagrément.

Ta fenêtre illuminera

Et pavoiseras brillamment.

Jusqu’à la fin t’efforceras

De manifester dignement.

Quant à l’avenir, tu pourras

L’envisager tranquillement

Septembre Visite officielle en France du tsar Nicolaï II et de son épouse.

 21 septembre 1901 : Grandes manœuvres militaires à Bethigny près de Reims

Le quart de l’armée française soit 150 000 hommes participent aux manœuvres auxquelles assistent le président de la République Émile Loubet et le tsar Nicolaï II. La Compagnie des chemins de fer de l’Est teste la possibilité de transporter 300 000 personnes.

Au cours de son discours, Loubet parle de l’alliance franco-russe :

« Préparée et conclue par votre auguste père l’empereur Alexandre III et par le président Carnot ; solennellement proclamée à bord du Pothuau par Votre Majesté et par le Président Félix Faure, l’alliance de la Russie et de la France a eu le temps d’affirmer son caractère st de porter ses fruits ».

Réponse du tsar qui insiste sur le mot « alliée »

« Je bois à la prospérité de la France, de la nation amie et alliée, de la brave armée et de la belle flotte française »

 Septembre 1912 : Visite officielle en France du grand-duc Nicolaï Nicolaïevitch.

Le commandant suprême des forces terrestres et navales de la Russie impériale est accompagné de son épouse ainsi que de plusieurs généraux. Le but de ces rencontres est la future guerre contre l’empire allemand et de l’annexion de l’Alsace-Lorraine par la France et l’agrandissement de la Russie.

13 au 17 septembre 1912 : Visite du grand-duc Nicolaï Nicolaïevitch en France.

Celui-ci assiste aux grandes manœuvres de l’armée française.

17 septembre 1912 : Discours du grand-duc

« Au moment de quitter le terrain de manœuvres, il m’est particulièrement agréable de remercier l’armée française pour l’accueil chaleureux qu’elle m’a fait et dont je garderai un souvenir ineffaçable. Je tiens à vous dire combien j’ai été heureux d’avoir pu assister à ces belles manœuvres et apprécier moi-même les hautes qualités militaires de la vaillante armée française. J’ai pu admirer la belle prestance et l’entraînement de l’infanterie, la souplesse et l’allant de la cavalerie, les qualités techniques et manœuvrières de l’artillerie j’ai pu constater l’initiative individuelle du soldat, le talent et la maîtrise de ses chefs. J’ai été frappé par les progrès remarquables accomplis dans les différentes branches de l’art militaire et notamment dans la conquête de l’air, dont la France peut être si justement fière.C’est du plus profond de mon cœur que je fais des vœux pour que les liens d’amitié ciproque et de cordiale fraternité qui unissent les deux armées alliées se resserrent toujours davantage.Je lève mon verre à votre santé, monsieur le Président, à la prospérité de la France amie et alliée, ainsi qu’à la glorieuse armée française et à la santé de ceux qui ont l’honneur de la commander ».

Lors du diner d’adieu, grand-duc Nicolaï Nicolaïevitch lève son verre de champagne à la victoire commune et aux retrouvailles à Berlin.

23 septembre 1912 : Visite du grand-duc Nicolaï Nicolaïevitch à Nancy

Il est accompagné du ministre de la guerre Millerand, des généraux Joffre et Goetchy ainsi que de son épouse et  de ses officiers. Le but de la visite est d’assister aux manœuvres de 15 000 hommes de l’armée française sur le plateau de Malzéville ainsi qu’à des séances de tir et d’inspecter plusieurs forts militaires. Nancy est une grande ville de garnison à une vingtaine de kilomètres de la frontière allemande. Les manœuvres ont séduit l’état-major russe, ainsi qu’en témoigne le général Kaulbars.

Interview du général russe Kaulbars à Nancy (extrait)[1]

« Puisque vous me demandez mon impression générale, ma première réponse doit être pour vous affirmer la grande, sincère et fraternelle amitié qui unit nos deux armées. En ce qui concerne l’armée française, je reste frappé des progrès immenses qu’elle a accomplis au cours de ces dernières années du travail énorme qu’elle a fourni dans le vrai et le bon sens de ce mot. J’ai tout particulièrement apprécié à leur juste valeur, la stricte et rigoureuse discipline qui règne dans l’armée française, l’admirable endurance des troupes, la précision de leurs mouvements et aussi le calme et le sang-froid de leurs évolutions. » J’ai pu aussi constater, au cours des manœuvres, que votre matériel de guerre ne laissait sur aucun point à désirer et présentait tous les perfectionnements souhaitables au-dessus de tout éloge. » En résumé, je puis dire que mon impression est on ne peut plus favorable. J’emporte la conviction que l’armée française, grâce à son travail incessant est plus que jamais digne de la victoire, et qu’elle la mérite à tous égards.

24 septembre 1912 : Visite touristique de la grande-duchesse.[2]

La grande-duchesse Nicolas, s’est fait conduire, à l’extrême frontière aux environs de Pont-à-Mousson, sur un point culminant, d’où elle voulait voir la cathédrale de Metz. Le brouillard semblait devoir empêcher la réalisation de son désir, mais au moment où l’automobile de la grande-duchesse atteignait le sommet de la colline de Mousson, une éclaircie se produisit soudain, et les deux tours de Saint-Etienne de Metz apparurent dans un rayon de soleil. Ce ne fut qu’un éclair, mais le désir de la grande-duchesse était satisfait. Avant de quitter la colline de Mousson, elle demanda qu’on lui fît un bouquet de fleurs des champs

28 juin 1914 : Assassinat à Sarajevo de l’archiduc d’Autriche Franz Ferdinand et de son épouse.

Toute l’Europe est sous tension à cause des risques d’une guerre mondiale.

Il était possible de sauver la paix mais Poincaré n’a qu’une idée en tête : reprendre l’Alsace-Lorraine quel qu’en soit le coût en vies humaines. Dans ce but il part voir son allié militaire le Tsar Nicolas II.

Du 20 au 23 juillet 1914 : Visite officielle du président Poincaré en Russie.

Le belliqueux Raymond Poincaré accompagné du général Beaudumoulin se rend en Russie sur le cuirassé « France ». Il est reçu par le au tsar Nicolas II dans sa résidence d’hiver à Saint-Pétersbourg. Il ne reste aucune trace des entretiens.

Le tsar Nicolas II fait visiter le camp militaire de Krasnoié-Selo à Poincaré

 Ils sont accueillis par le grand duc Nicolai Nicolaievitch. Un concert est donné en leur honneur par 2000 militaires qui jouent « La Sambre et Meuse »[3] 

« Lorsque le cortège pénètre dans le camp, un soleil radieux illumine le décor. Soixante mille hommes environ sont réunis là, en vue des prochaines grandes manœuvres. Ils se tiennent devant leurs tentes, immobiles, sans armes, les mains sur la couture du pantalon ».[4]

31 juillet 1914 : Le pacifiste Jean Jaurès est assassiné

 3 août 1914 : L’Allemagne déclare la guerre à la France

[1] Le Figaro du 24/09/1912

[2] Le Figaro du 25/09/1912

[3] L’Humanité du 23/07/1914

[4] Le Figaro du 23/07/1914

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s