Straßburg 1914/18 : Que sont nos Feldgrauen devenus ?

Recensement des Feldgrauen de Straßburg

En 1910, la ville comptait 179 000 habitants dont 15 500 militaires. L’état-civil ne fait aucune distinction entre résidents civils permanents et résidents militaires : ils sont tous strasbourgeois.[1]

Les Alsaciens-Lorrains forment 63,4 % de la population. Les citoyens d’autres États allemands: 34 % Les étrangers à l’Empire: 2,6 %

Dans les registres de décès sont considérés comme Strasbourgeois, tous les habitants, les civils comme les militaires en poste dans les casernes de la ville. Les chefs de corps envoient aux municipalités les listes de leurs Feldgrauen décédés. La transmission des données varie entre une semaine et un an, parfois plus. Un Feldgrau décédé en 1914 peut être enregistré en 1915, voire 1916.

Tous les militaires ne mouraient pas au combat, les blessés étaient soignés sur place dans des Feldlazarett puis transportés dans les villes à l’arrière du front. Straßburg possédait plusieurs lazarets, des dizaines de blessés et mutilés de guerre circulaient en ville. Les Strasbourgeois savaient forcément ce qui se passait au front.

Après l’Armistice, les chefs de corps continuent à transmettre aux municipalités la liste de leurs défunts.

Curieusement à Straßburg, le dernier Feldgrau décédé est enregistré le 19 novembre 1918, peu de temps avant l’arrivée des troupes françaises. Il s’agit de Hans Spanzel, 30 ans, décédé au lazaret n°10 de Straßburg. L’enregistrement des décès des Feldgrauen ne reprendra que le 19 décembre après les cérémonies officielles (visite du président de la République Georges Clemenceau et de ses généraux).

Afin d’éviter toutes manifestations d’hostilité envers les Français, il est certain que le germanophobe maire Peirotes a bloqué la publication de décès des soldats strasbourgeois tués par les Poilus et leurs alliés. 

14-18 FELDGRAUEN TUES

On peut constater sur ce tableau, qu’il y a 3,5 fois plus de soldats strasbourgeois morts à la suite des combats sur le front français que sur le front russe.

 
 

Les Strasbourgeois étaient-ils heureux de voir arriver l’armée ennemie occuper la ville ? La plus grande partie des Feldgrauen ont été tués ou blessés sur le front Ouest. 
« Les jeunes Alsaciens démobilisés de l’armée allemande se tiennent à l’écart des réjouissances populaires… Leur seul plaisir c’est d’être démobilisés, et revenus chez eux, ils ne marquent aucune hostilité à l’Allemagne et à l’armée allemande… Ils reviennent avec joie dans leur Alsace ; les Français l’occupent actuellement, ils préfèrent être seuls chez eux ».
[2]

[1] Archives départementales du Bas-Rhin

[2] Rapport du colonel Cala 18/01/1919

Recensement des décès MG

LAZARETT

Feldgrauen dans un hôpital militaire appelé lazaret. Ceux-ci ont de la chance, ils sont loin du front et ne sont que légèrement blessés ou malades. Ils portent tous un uniforme rayé spécifique et des pantoufles en feutre, sans doute pour éviter les évasions. Au front, les blessés recevaient les premiers soins dans les Feldlazarett (lazaret de campagne), puis étaient évacués à l’arrière du front dans des hôpitaux militaires. Il y a au moins un Alsacien dans le groupe.

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